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Oualam,  vous avez dit anglo-arabe?
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11 septembre 2015

Le cap des 7 ans...

Il parait qu'au bout de 7 années de vie commune, certains couples sont en danger...

Mon petit cheval gris, cela fait 7 ans et quelques mois que tu partages ma vie, alors faisons le bilan de notre cohabitation.Je me souviens, comme si c'était hier, de ton arrivée aux écuries, pour "essai", peu convaincue que j'étais que tu serais "le" cheval, ne sachant pas vraiment pourquoi j'avais accepté que tu me sois confié une quinzaine de jours, toi qui correspondait si peu aux critères que je m'étais juré non négociables: pas d'anglo, pas de gris, et de préférence un pur-sang arabe plutôt typé.

Et puis, très vite, j'ai aimé avant tout ta gentillesse, ton absence totale de vice, tes réactions de grand poulain étonné, ta curiosité et ta grande sociabilité pour tes congénères.

Toi et moi, c'est une aventure mouvementée, ce sont des doutes, des peurs, des moments de découragement, des instants d'exaspération.

Ce sont des remises en question, une école de la patience, de la persévérance.

Ce sont aussi de fugaces et éphémères progrès, des remises à zéro désespérantes, des tâtonnements, des essais, des lectures interminables à la recherche de "la" méthode.

C'est l'acceptation de tes faiblesses, l'obligation de faire en fonction de tes capacités, de tes humeurs, de ta motivation fluctuante.

Mais toi et moi, c'est aussi un cheminement commun, l'un faisant progresser l'autre, toi m'indiquant immédiatement quand je suis dans le faux, moi essayant de t'inculquer les bases d'un travail correct.

Ce sont de longs moment passés à te regarder vivre, à te consacrer du temps à ne rien faire d'autre que t'emmener brouter, laisser courir mes doigts dans ta crinière et respirer ton odeur.

Ce sont de longues sorties de moins en moins stressantes pour la plupart, ce sont des peurs qui ne sont plus, celles des tracteurs, des motos, des quads, de l'eau...

Ce sont de longues heures de travail sur le plat, des progrès mais aussi des régressions.

C'est ma volonté de te rendre la vie la plus agréable possible en te proposant un programme varié et une vie au contact de tes congénères, en multipliant mes visites.

Alors le bilan, mon Oualam, je ne sais pas ce que toi dans ta tête de petit cheval gris tu en penses, mais moi je peux te le dire: notre couple à passé avec succès le cap de ces 7 années.

Avec toi chaque progrès a été le fruit de tellement de travail qu'aujourd'hui je m'émerveille encore de petites choses qui peuvent paraitrent tellement futiles...

Je suis heureuse quand tu es concentré et connecté avec moi au point de traverser les flaques de la carrière à toutes les allures et sans broncher, là où avant tu pilais, ronflais, esquivait.

Je suis heureuse que le contrat en extérieur établi sortie après sortie ai porté ses fruits, et extrêmement fière de toi quand comme hier, nous sommes passés à quelques mètres d'un scieur de bois à la scie circulaire bruyante rênes longues, moi te gratouillant le garrot, toi tendu, à l'affut, inquiet, mais passant dans le calme parce que je te le demandais pour ensuite longuement t'ébrouer, comme pour évacuer le stress qui t'avait habité pendant quelques instant, mais que tu appris à gérer, parce que jamais je n'ai trahi ta confiance, jamais je ne t'ai incité à franchir des endroits angoissants pour toi sans m'assurer qu'il ne pouvait rien s'y passer de désagréable.

Je suis heureuse quand tu traverses quasiment tous les points d'eau avec facilité, pour peu que je respecte tes petits rituels rassurants: encolure libre, rênes à la couture, te laisser sentir...

je suis heureuse de te voir remonter le pré au galop quand je t'appelle de loin, là où certains été, je partais sans même avoir pu t'approcher.

Je suis heureuse quand l'hiver depuis ton boxe, tu sors la tête lorsque tu entends ma voiture arriver et que tu m'accueilles avec un petit hennissement sourd.

Je suis heureuse quand tu enchaînes les départs au galop sur un pied puis sur l'autre, quand je penses et que tu fais, quand tout est fluide et facile, quand très peu de demandes entrainent une réponse de ta part.

Et surtout, je suis heureuse de n'avoir pas baillonné ce qui fait que je t'ai aimé: tu es toujours aussi curieux, aventurier, explorateur, sociable, gentil.

Tu es aussi toujours potentiellement imprévisible, instable, fluctuant.

Quelquefois j'aimerai me reposer, pouvoir baisser la garde, ne pas avoir l'impression de recommencer une énième fois un apprentissage qui me semblait acquis.

Et puis je me dit que je t'ai dit "oui", pour le meilleur et pour le pire, comme dans tous les mariages, et que c'est à moi d'extraire le meilleur de toi en m'acomodant du pire.

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Commentaires
S
ProUver*
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S
Bon, mis à part te souhaiter de joyeuses noces de LAINE (et oui... encore la Dolly !), et de te souhaiter d'aller jusqu'aux noces de Perle, je tiens à souligner ta justesse (au sens noble du terme) et ton humilité. Tu fais partie de ceux qui considèrent que l'on peut toujours mieux faire, à une époque où les "je n'ai plus rien à prover" sont à la mode... !
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N
Texte très émouvant d'une personne avec une belle âme :) Beaucoup de respect et plein de tendresse pour vous deux !
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